Se rendre à Hampi, comme partout d’ailleurs, n’est pas une sinécure. Le seul fait de savoir à l’avance qu’il va falloir 12 heures pour parcourir 350 km vous met déjà dans l’ambiance. Prendre un sleeping bus avec une belle couchette double ne change rien à l’affaire parce que vous n’allez pas fermer l’oeil de toutes façons. La faute à des routes incroyablement défoncées et à des chauffeurs shootés à un truc qui les rends agressifs en diable. Seul avantage, vous êtes allongés, ce qui ne vous empêche pas d’avoir en tête qu’il y a de nombreux accidents de bus toutes les nuits. Mais bon, nous avons survécu à celui ci encore. Le proprio de notre home stay nous attendait sur le pas de sa porte à 6h30 du matin, l’habitude sans doute. Il nous a ouvert la porte de notre chambre et a disparu. Ensuite nous l’avons trouvé endormi sur le sol de sa petite agence où nous voulions acheter notre billet de retour, puis endormi près d’un chien carrément devant notre porte, et ce soir, il était totalement à l’ouest. Nous avons alors compris que soit il buvait, soit il abusait de la fumette qu’on vous propose ici à chaque coin de rue malgré une grosse répression.

Salle d’attente avant notre bus pour Hampi.
Hampi se trouve à 500 mètres d’altitude à 350 km à l’est de Goa. Le site, magnifique, est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Magnifique parce que vous avez ici, non loin d’une rivière, environs 300 temples construits dans un immense caho de roches granitiques.
Le village lui même se compose de quelques rues situées entre le grand temple et la rivière. C’est un village très pauvre qui ne vie que des rares touristes qui s’arrêtent ici. Je dis rares parce qu’à mon étonnement, nous n’en avons pas croisés plus d’une vingtaine dans la journée. À cause, ou plutôt grâce à cela, l’ambiance du village est vraiment sympathique. Il y a bien sûr une petite pression des gens qui vous proposent ceci où cela, mais sans insistance. Les quelques restaurants qui proposent une cuisine honnête sont des genres de grandes paillotes où tout se passe à la bonne franquette. Après deux essais, nous avons jeté notre dévolu sur le Mango Tree Restaurant où l’ambiance est bonne et les jus de fruits excellents.

L’entrée du grand temple et un char de procession. Remarquez la taille des roues par rapport à celle du scooter.




La rivière, en contrebas du village. On se lave ou on se purifie après la visite du temple, on fait la lessive et on fait la toilette de l’éléphant du temple. Tout cela à quelques mètres de distance.



Les différentes phases de la toilette de l’éléphant du temple. Elle dure 2 heures. D’une façon incroyable, l’éléphant écoute tous les ordres de son cornac, jusqu’au moment où il lui demande de s’arroser plusieurs fois pour se rincer.

Traversée de la rivière sur de drôles de bateaux ronds.

Notre premier resto à Hampi.

Une visiteuse vient nous regarder manger.
Nous venons de passer deux super journées à Hampi. Tous les ingrédients du voyage sont là : un site grandiose où il y a mille choses à voir, peu de touristes, une population sympathique, et des soirées agréables au restaurant vautrés sur des matelas devant une bonne bouffe.
Aujourd’hui, nous avons continué notre découverte à pieds des temples situés à l’est avec, ce matin, un grand tour qui nous à ramené vers la rivière en aval, et cet après-midi, la grosse grimpette vers le petit temple situé au sommet de l’énorme amat de rochers qui surplombe le village. Grimpette un peu dangereuse vers la fin car il faut s’élever sur de la roche lisse sans aucune protection, barrière où garde-fou. Glissade interdite donc ! Un truc qui ne serait pas autorisé dans un autre pays j’imagine. À ce sujet, je dois dire que ma Candide se comporte à merveille. Juste une petite hésitation avant la partie finale, mais elle est arrivée en haut comme une grande avec la récompense qui allait avec : une superbe vue à 360°.







La colline de roches que nous avons grimpé en soirée.








Pas nécessairement la bonne tenue pour grimper avec pour excuse que tous les pantalons étaient au lavage.

Roukaya a craqué pour la pizza à l’indienne.
Comme je sens que vous en avez un peu marre de voir des pierres comme disent certains, et que de toutes façons je ne vais pas montrer des images de tous les temples, on va se focaliser pour la suite de cet article sur la vie du village. D’une façon surprenante, plus que dans les autres endroits où nous sommes passés, les hommes et les animaux vivent en parfaite harmonie. Je n’ai pas fait de recensement, mais il y a probablement plus d’animaux que d’êtres humains dans le village. Les vaches déambulent tranquillement, rentrent dans les cours pour trouver à manger, vont boire au lavoir qui se trouve à l’extérieur des bains, viennent à la porte des restaurants et se couchent un peu partout pour se reposer. Les chiens, également nombreux sont plus discrets. Ils n’ont aucune agressivité et sont même très gentils. La plupart n’appartiennent à personne. Ils sont juste là, couchés à l’ombre dans les endroits les plus insolites. Ils se laissent caresser mais ne sont pas demandeurs. Et puis il y a les singes ! Ils sont partout ! Ils font les acrobates sur les fils électriques et dans les arbres, courent sur les toits, grimpent aux balcons avec toujours un seul objectif, essayer de chaparder leur nourriture. Ils volent même les bouteilles d’eau ou de soda si vous n’y faites pas attention. Tout cela à une conséquence, c’est que les rues ressemblent à ce que l’on peut imaginer des pataugeoires du moyen âge. Curieusement, au bout d’un moment on n’y fait plus attention. On slalome entre les bouses et les déchets sans état d’âme. Les habitants, essayent de maintenir un semblant de propreté. Ils arrosent les rues, nettoyent, balaient, mais autant pousser le rocher de Sysiphe.
Avant de passer aux photos, une petite anecdote qui me présente en super héro, car un soir au crépuscule j’ai sauvé la vie d’une vache. En effet, Au retour d’une ballade, nous avons traversé le terrain vague qui fait office de gare des bus avec tous les petits commerces qui vont avec. De nombreuses personnes étaient présentes près des boutiques, mais aucune n‘a prété attention à ce qui m’a sauté aux yeux à l’instant où nous arrivions devant un bus. Une vache était couché devant lui, hors de portée de vue du chauffeur, quand celui-ci à démarré et commencer à avancer. Je me suis mis à hurler en courant devant le bus avec de grands gestes, puis j’ai vu la vache passer sous le pare choc avant que le chauffeur ne freine. La vache était coincée très près des roues. Le chauffeur est sorti est s’est fait copieusement engueuler par la foule pendant que certains me tapaient sur l’épaule en remerciement. On a finalement réussi à dégager la vache qui n’avait pas de blessure apparente. J’espère que cette vache parlera de moi à Vischnou.












