Mardi 27 décembre
Je suis sorti au levé du soleil, comme tous les matins, et je me suis trouvé nez à nez avec un groupe de chameaux. Sans doute
attirés par la verdure, ils s’étaient introduits dans le Camp et broutaient allègrement les feuilles des arbustes. Le veilleur de nuit ne s’était aperçu de rien. S’il ne pouvait pas voir sept ou
huit chameaux se balader dans le Camp, on pouvait émettre des doutes quant à sa réelle utilité. J’ai pris quelques photos, puis je suis allé le sortir de ses rêves pour lui dire qu’il avait
intérêt à les faire déguerpir avant qu’ils aient tout bouffé, sinon ça allait mal se passer pour lui.
Nous avons eu une longue conversation métaphysique avec Sylvia. Elle a trouvé une oreille attentive et s’est laissée aller.
Elle a essayé de m’expliquer ce qu’elle avait ressenti pendant ces trois jours et ça frisait l’expérience mystique. Au petit-déjeuner, il faut s’accrocher, surtout en Anglais. En parlant de ça,
j’ai dû faire quelques progrès, car chaque fois que je cherche un mot et que je m’excuse pour mon Anglais défaillant, on me dit « your English is perfect ». C’est exagéré, mais ça fait
toujours plaisir.
Vers dix heures, alors que nous traînions toujours sur les coussins de la terrasse, elle m’a demandé si je voulais faire une
balade sur la plage. Je suis parti comme j’étais, sans argent, sans mon appareil photo, en Tong et nous ne sommes revenus qu’en milieu d’après-midi. Entre temps, nous avions rencontré un gars
nommé Maged El Said, propriétaire du Camp Habiba, plus haut sur la plage, mais aussi d’une ferme de production de légumes biologique. Ce type st un curieux personnage. Il a fait des études de
langues au Caire et parle un peu Français. Une des premières choses qu’il m’a dites, c’est qu’il avait été à la plage naturiste du Cap d’Agde. Son ambition, c’est d’apprendre aux Bédouins la
culture biologique, et de transformer les terrains incultes qui bordent la côte jusqu’à Nuweiba en un immense jardin. À la tienne mon pote, je lui ai dit, m’est avis que c’est pas gagné ! Ça l’a
bien fait marrer. Du coup, il nous a emmené en 4x4 visiter sa ferme qui se trouve être plutôt un grand jardin. Les légumes sont plantés dans le sable et sont entretenus avec un mélange biologique
assez curieux et dont les principaux ingrédients sont des petits quartiers d’orange, de l’oignon et de l’ail. Il se fournit en orange auprès des cafés et des restaurants qui préparent des jus de
fruits. Ne travaillent dans ce jardin que des bénévoles qui se trouvent être des jeunes voyageurs. Il y avait un couple de Polonais, un Hollandais, une Chinoise et un Anglais. Tous voyagent
presque sans argent. Ils s’arrêtent pour quelque temps dans des endroits comme celui-ci où ils sont logés et nourris et puis reprennent leur route. Ces jeunes avaient un point commun, c’est
qu’ils descendaient tous vers l’Afrique Noire. À midi, nous avons été invités à manger des légumes justes cuits sur la braise avec du pain. Nous étions accroupis autour d’une table basse, sous
une tonnelle de palme et chacun a raconté ses expériences de voyage.
L’Anglais voyage en vélo, les autres en stop. Le Hollandais a réussi à prendre un bateau gratuitement en Turquie pour venir
en Egypte. Il se nourrit en récupérant les denrées périmées, celles dont les emballages sont abîmées et invendables. Il dit avoir souvent trop à manger et dépense en moyenne 150 Euros par mois.
Ce qui pourrait prendre place dans le livre des records même s’il affirme qu’il est possible de faire avec moins d’argent. Cette façon de voyager demande du courage et un sens aiguisé du système
D. Chacun admet que c’est parfois difficile, mais tous paraissent heureux et il émane d’eux une grande joie de vivre. Ils n’ont qu’un seul projet, continuer le plus longtemps possible et je peux
comprendre ça, vu que après seulement deux mois de cette vie, il m’est difficile d’imaginer reprendre une existence normale.
De temps à autre, j’observais Sylvia du coin de l’œil. Tout cela semblait la faire réfléchir furieusement. J’imaginais sans
peine ce qu’elle était en train de se dire. En trois mots : pourquoi pas moi.
Le temps est revenu au beau. Il n’y a plus un souffle d’air et il fait carrément chaud. Nous avons pu à nouveau manger
sur la terrasse ce soir. J’ai bu une bonne bière en dégustant mon plat de pâtes aux calamars. À la fin du repas, j’ai regardé Sylvia ouvrir son étui à cigarettes avec les gestes délicats qui là
caractérisent, et je me suis dit que mon moral était sur une bonne pente.
Mercredi 28 décembre
Comme j’ai une bien meilleure connexion et qu’il ne s’est rien passé de particulier aujourd’hui, voici quelques vues du Camp
que j’avais en réserve.
Et pour finir, le Café Internet d'où je vous envoie tout ceci.
Jeudi 29 décembre
Sur le coup de deux heures du matin, j’ai entendu Goofy pleurer devant la porte de ma hutte – Goofy, c’est le nom du chiot.
Ce pauvre petit chien se sent abandonné. Les gens s’imaginent qu’il suffit d’adopter pour faire une bonne action, mais les petits de tous les animaux, domestiques ou sauvages, ont une mère qui
veille sur eux pendant plusieurs mois. Lui, il est perdu ici, sans mère, sans maître, sans personne pour s’occuper de lui. En ce moment, j’attends l’heure de mon bus et il s’est endormi dans mes
bras. Peut-être n’aurai-je pas dû l’habituer à moi. Je ne sais pas, mais au moins il aura eu un peu d’affection pendant quelques jours. Cette nuit, je lui ai ouvert ma porte. Il était tellement
content qu’il a fait un petit pipi sur le carrelage. Je l’ai posé sur le lit, à mon côté, et il a dormi comme un bien heureux jusqu’à neuf heures du matin. Il n’est pas bien épais. Lorsque je le
caresse, je peux sentir ses côtes. J’en ai touché un mot à Sylvia ce matin. Elle est au Camp depuis six semaines et pourra expliquer aux propriétaires que ce chien à besoin d’attentions, de
quelqu’un à qui se raccrocher.
Autoportrait
La façade lointaine, sophistiquée de Sylvia s’est un peu effritée tout à l’heure, au moment de se dire au revoir. Elle m’a
attirée à elle et m’a donné trois bises ainsi qu’une longue accolade. Puis elle a glissé un papier dans ma main avec son e-mail. Tu pars trop vite, m’a-t-elle dit, pour une fois que j’avais
quelqu’un à qui parler. Tout cela est un peu déstabilisant, mais je dois me faire violence. Je dois bouger. Sinon, chaque jour qui passe rends les choses plus difficiles. J’ai envie de voir un
peu de monde pour le jour de l’an. Je suis donc revenu à Dahab pour quelques jours, ensuite j’irai à Sainte Catherine. Je n’ai pas encore fait une croix sur la Jordanie. Tout dépendra de la façon
dont avancera le travail qui va arriver le 2 janvier et qui nécessite que je sois dans un endroit confortable.
J’ai eu le fin mot en ce qui concerne le village de Tarabin maintenant désertée par les touristes Israéliens. Il se trouve
que, voici une dizaine d’année, il y a eu des attentats dans cette région du Sinaï. Auparavant, c’était un lieu de villégiature très prisé des populations frontalières parce que les prix y
étaient très inférieurs à ceux d’Israël et que c’était vraiment la porte à côté. Depuis, le gouvernement a eu beau sécuriser la zone sud du Sinaï, les touristes ne sont pas revenus. C’est
l’explication à tous les check points de l’armée qui se trouvent sur les routes. Car il y a effectivement une zone chaude, disons, au-dessus d’une ligne imaginaire Suez-Taba. On trouve, dans
cette zone, les tunnels pour Gaza, les rebellions de Bédouins, les camps d’entraînements illégaux, les champs de pavot et de haschish et, de temps à autre, il y a un pipeline qui saute. Cela veut
dire que les étrangers ne sont pas la bienvenue, car la population n’a pas envie d’étaler ses petites combines, et l’armée encore moins envie de montrer que, dans les faits, elle ne contrôle rien
du tout.
Tous les ans, les pauvres gens qui vivent du tourisme ont espoir que les affaires vont repartir. Ils reviendront l’année
prochaine, disent-ils, mais cet espoir s’amenuise avec le temps, car tout se dégrade très vite et il n’y a pas d’argent pour réparer. Mon opinion est que c’est foutu pour un bout de temps. Qui
voudrait venir passer ses vacances dans ce village qui ressemble déjà à un vestige du passé.
Vendredi 30 décembre
Lorsque j’ai fait un tour sur mon balcon, au réveil, je me suis aperçu que le ciel était nuageux. Je n’ai pas vu le soleil de
la journée pour la première fois depuis que je suis en Egypte. J’ai questionné le réceptionniste. Il s’avère que la dernière pluie date d’il y a un an, presque jour pour jour. Cependant, la
température reste douce. Dans ma chambre, je suis en tee shirt et je passe une veste pour sortir. Mais simplement parce que je suis frileux. Dans la rue, je croise beaucoup de gens qui se
promènent bras nus. Il semblerait qu’il y a un peu plus de monde que lors de mon dernier passage, même si cela n’est pas évident à mon hôtel puisque je n’ai vu que deux autres personnes pour
l’instant. Une asiatique grande et maigre qui passe son temps sur son ordinateur et un gars qui me semble venir d’Europe du Nord. Je n’ai pas pris contact pour l’instant. Je ne les sens pas bien,
ces deux.
Je n’ai toujours pas compris comment fonctionnaient les banques. Elles étaient fermées aujourd’hui et ouvrent demain, in chā'
Allāh ! Il y a intérêt, parce qu’il me reste deux jours d’autonomie. Je pourrais, bien sur, utiliser ma carte, mais je préfère changer mes Euros, avec l’avantage d’un meilleur change et puis, je
m’en voudrais d’engraisser la banque avec la commission de retrait.
Ici, comme les restaurants à touristes sont éclairés toute l’année comme des sapins de Noël, rien ne semble avoir changé pour
les fêtes. Je ne crois pas qu’il y ait une communauté Copte ou alors elle est bien discrète. De toute façon, les Coptes ne fêtent pas Noël avec le calendrier Grégorien, mais le 7 janvier. Les
musulmans, eux, bien que le prophète ait dit : « tu te réjouiras avec ton voisin s’il est en fête », n’en ont rien à cirer. J’ai cherché comme une andouille des chocolats dans le
supermarché du coin, mais oualou, il n’y a que des copies de chocolat de marques Suisses mais parfaitement immangeable. Croyez-moi, j’ai essayé. À la place, j’ai acheté un chocolat glacé, j’ai
enlevé le papier, et comme je le portais à ma bouche, il s’est détaché du bâton pour tomber entre mes tongs. Je suis resté comme un con avec mon bâton où restait accroché un peu de crème. Ce truc
devait être conservé à une température au-dessus de zéro, sinon, je ne vois pas… Après tout, il a peut-être mieux valu que ne le mange pas.
Au restaurant, ce soir, je me suis installé sur une terrasse composée de plusieurs petits coins de dix mètres carré environ.
À l’intérieur de ces espaces intimes, trois tables basses et des coussins étaient disposés de façon à ce que les convives soient face à face. Ce qui fait que j’ai pu observer tout à loisir les
deux couples qui dînaient avec moi. J’étais seul, mais je ne les enviais pas. Un des couples jouait aux cartes en attendant que les commandes arrivent. Je crois que c’est la première fois que je
vois des gens jouer aux cartes au restaurant. Ils jouaient sans passion, sans paroles, sans un sourire, comme s’il leur était devenu insupportable de se regarder. Ces cartes me sont apparues
comme le faux-semblant ultime avant la désagrégation de leur couple. À côté, ils n’avaient rien à leur envier. La femme lisait un livre et le type fumait cigarette sur cigarette. Ces deux ne se
parlaient pas non plus. En temps normal, j’aurais probablement engagé la conversation, mais j’ai eu le sentiment que si je le faisais, ils allaient à coup sûr me déprimer. J’ai préféré
rentrer pour regarder une vidéo.
Dimanche 1er janvier
Il y a une chose que j’ai remarquée, c’est que le premier contact avec les personnes que je rencontre vient, neuf fois sur
dix de mon initiative. Je me demande si c’est de la timidité, si les gens se suffisent à eux-mêmes ou bien simplement parce qu’ils ne savent pas comment m’aborder. Il est vrai que je suis un
adulte bien mûr et que l’immense majorité des voyageurs sont relativement jeunes. Mais ces deux Japonais ont dépassé la trentaine, ils voyagent depuis un ans et il y a probablement chez eux moins
de crainte à aborder un inconnu. Voilà peut-être pourquoi, alors que, hier matin, je terminai mon petit-déjeuner et que je pianotais sur mon portable, cette grande fille s’est plantée devant moi.
« Bonjour, comment allez-vous ? Vous avez remarqué, nous avons le même laptop. » Je l’avais remarqué, effectivement. Hier soir, vers six heures, je l’avais vu attablée avec
ce qui devait être son compagnon où son mari, et je m’étais demandé pourquoi diable ils avaient besoin de voyager avec deux ordinateurs identiques.
Elle s’appelle Miyuki et lui, Hirotaka. Il doit mesurer 1,85 m. Il fallait bien ça pour ne pas sembler ridicule à côté de sa
femme. Finalement cette fille que je ne sentais pas s’est avéré être un bout en train de première. Elle porte en permanence un bonnet de laine Péruvien et des vêtements plus chauds que
nécessaire. Son mari, que j’ai vu pour la première fois hier soir, se marre tout le temps. Il est le genre de public idéal pour sa femme. Son métier, c’est Web Designer, ce qui a joué grandement
dans leur décision de partir pour un grand voyage. Miyuki travaillait pour une entreprise d’import-export. Ils ont bossé plus de dix ans avant de se dire qu’il ne fallait pas attendre d’être
vieux pour voir le monde. Il est assez rare au Japon de voir des gens installés quitter leur boulot pour partir voyager. Au départ, ils pensaient à six mois. Aujourd’hui, ils en sont à un an et
repartent pour une année supplémentaire tout en se demandant si cela sera suffisant à apaiser leur appétit. Lorsqu’ils seront à court d’argent, ils savent que Hirotaka pourra exercer son métier
de n’importe quel coin du globe. Ce jeune couple à un état d’esprit que je n’ai aucun mal à comprendre. Ce qui est plus dur à comprendre pour moi, c’est pourquoi n’y a-t-il pas plus de gens
attiré par ce genre de vie. Mais là, je sens que je commence à vous emmerder…
Miyuki et Hirotaka
Et donc, puisque le courant passait, il n’y avait aucune raison de ne pas organiser notre soirée de premier de l’an ensemble.
Rien de particulièrement festif, vu que l’ambiance ici n’a rien à voir avec celle d’Ibiza. Pas de petit cul en minijupe, pas de décolletés à paillettes, pas de bouchons de Champagne qui pète. À
la place, quelques lourdauds Allemands riant grassement et que je m’attendais à entendre roter à tout instant, une poignée de vamps sur le retour, quelques jeunes Egyptiens dont la technique de
drague vous laisse pantois et plein de commisération pour les victimes, deux trois cocktails, une bière, quelques pétards et feu de Bengale et surtout, pour sauver la soirée, les plaisanteries à
répétitions de Miyuki qui avec un verre dans le nez se pose là pour la déconne. Grâce à elle, nous avons passé une excellente soirée, ce qui, au départ n’était pas gagné.
Lundi 2 janvier
Mes deux camarades de fêtes ont pris le bus à 16 heures pour Louxor. Ils vont faire en sens inverse la route qui m’a amené à
Dahab. Dans leurs bagages, ils ont emporté tous les renseignements qu’il m’a semblé utile de leur donner. En échange, j’ai eu droit à une carte de visite. Viens nous voir si tu passes par le
Japon, mais pas avant un ans, m’a dit Miyuki en rigolant. Ils ont l’intention de descendre ensuite vers l’Afrique de l’Est en commençant par l’Ethiopie. Cela me tenterait aussi, mais on ne peut
pas être partout à la fois.
J’ai envie maintenant de continuer ma route, mais je suis obligé d’attendre des documents car il n’y a pas de Wifi à Sainte
Catherine. C’est embêtant. Une fois que j’aurai reçu ces documents, je pourrai partir, car le travail me prendra quelques jours pendant lesquels je n’aurai pas vraiment besoin de
connexion.
Non loin de mon hôtel, il y a une superette où j’achète des fruits de temps à autre. Je n’y ai jamais vu aucun client
Egyptiens. Cela veut dire que les prix doivent êtres scandaleusement élevés. Cependant, le village Bédouin est à vingt minutes de marche. Pour quelques bananes, c’est un peu loin. Dans cette
superette, je vois essentiellement des jeunes fauchés - c’est un paradoxe – qui doivent penser que les restos sont trop cher pour eux. Il y a deux où trois Camps basiques à Dahab où les clients
peuvent préparer leur bouffe dans une cuisine mise à leur disposition. Mon opinion est que ce sont des économies de bout de chandelle quand on sait qu’il est possible de manger pour deux Euros et
même moins. Où alors, ils en ont marre de la bouffe Egyptienne dont il est vrai qu’on a à vite fait le tour, du moins dans les restaurants. En ce qui me concerne, j’ai jeté mon dévolu sur
quelques spécialités que je commande à tours de rôle, mais je commence à saturer. Le problème, ce sont les légumes et les crudités. On vous sert systématiquement une petite assiette de salade
composée avec le plat que vous avez commandé, mais il est rare que je la touche car elle est en général défraîchie. Et puis, ils ne savent pas cuire les légumes. C’est pour cette raison que je
vais régulièrement au restaurant Thaïlandais et que j’essaye de manger des pâtes quand j’ai repéré un endroit où elles sont convenables. Une autre surprise, c’est que les fruits ne sont pas très
bons. Ils sont souvent secs, peu sucrés et sans saveur, mais je fais tout de même en sorte d’en manger tous les jours. La santé avant tout. À ce propos, j’ai commencé à pratiquer une gym
matinale. Étirements, abdos, pompes et tractions en me tenant au cadre de l’appareil à air conditionné qui se trouve sur le balcon. Les gens dans la rue doivent penser que je suis cinglé, ce que,
parfois, je ne suis pas loin de croire moi-même.
Jeudi 5 janvier
J’ai fini par recevoir les documents attendus ce matin. Je partirai donc demain de bonne heure. En ce moment, la nuit tombe
vers 17h30, cela me laisse donc cinq ou six heures de travail le soir et la possibilité de profiter de mes journées.
J’ai reçu plein de mails gentils dont certains, comme celui de Asami, très émouvants. Elle se trouve à Naples, ce qui me
laisse dans une certaine confusion vu qu’elle devrait être au Maroc. Elle demande entre les lignes à quel moment je serai en France. J’imagine que cette info ne va pas du tout aider à ma
concentration.
Pour revenir à du plus léger, vous êtes vous déjà fais épiler les oreilles avec du fil dentaire ? Parce que moi,
oui ! Après un mois de tergiversation, de repérages, de passages l’air de rien devant les devantures de coiffeurs, j’ai fini par me décider et je suis entré dans la première échoppe que j’ai
trouvée. Un mélange de défi et de pur hasard étant donné que ce coiffeur se trouve juste à côté de la cantine où j’ai l’habitude de manger à midi.
Ma petite cantine du midi. Le pain directement du producteur au consomateur.
Après, vous irez dire que je ne suis pas courageux !
Je suis un peu crispé, non ?
Coiffeur, il l’était certainement car j’ai lu son diplôme encadré et fixé au mur, mais acrobate du fil dentaire ce n’était
indiqué nulle part. Ainsi, après ma coupe, ce type m’a demandé si je voulais qu’il m’enlève les quelques poils qui poussent dans mes oreilles. Habituellement, je suis assez grand pour le faire
moi-même, mais pourquoi pas. Je m’attendais à ce qu’il utilise un rasoir, mais c’est donc avec un fil qu’il m’a épilé les feuilles. Comment il s’y est pris ? De ce que j’en ai compris, il
m’a semblé qu’il emprisonnait le poil dans une boucle et tirait d’un coup sec. Vous me pardonnerez cette explication vaseuse, mais c’était difficile à voir étant donné la vitesse de croisière de
deux poils seconde. Comme quoi, on peut trouver des artistes dans les endroits les plus inattendus.
Deux petites choses encore.
Ici, lorsque vous achetez un truc à la superette, on ne vous rend pas la petite monnaie. À la place, vous avez droit à des
Chiclets.
Et puis, je vous laisse méditer ceci : pourquoi n’ai-je jamais pensé à mettre mes lunettes de natation pour éplucher les
oignons ?
Vendredi 6 janvier
J’ai beau savoir que je ne dois me fier à personne, surtout concernant des informations de seconde main, je me suis fait
encore avoir. Je me suis pointé ce matin à 7h30 à la station où se trouvait le minibus, mais j’ai vite compris qu’il ne partirait pas. J’avais beau regarder dans toutes les directions, personne
ne semblait s’avancer avec un sac ou des bagages. Je savais que le monastère était fermé le Vendredi, mais mon informateur m’avait affirmé que des gens se rendaient tous les jours au village, or,
cela était apparemment faux. J’étais tout seul et, comme les minibus ne partent que s’il y a un nombre suffisant de voyageurs, j’étais baisé.
Il ne restait plus que le taxi, mais il allait falloir jouer serré pour le prix. Connaissant les loustics, j’ai remis mon sac
sur le dos et fait semblant de foutre le camp sans demander quoi que ce soi. Je n’avais pas fait cinq mètres que :
- Hey, mister, taxi ?
J’ai continué à marcher
- 250 Livres, good price !
- Je ne peux pas me permettre ça, j’ai dit sans m’arrêter.
- Donnes-moi ton prix ?
- J’ai souri dans ma barbe, sans m’arrêter de marcher : 100 Livres, pas une de plus, j’ai dit fermement.
- Tu es Français, non ? Sous-entendu, tu es plein de blé.
- Je n’ai pas mis les pieds en France depuis longtemps, je ne suis pas un touriste, juste un voyageur fauché.
- OK, 150, mais tu as de la chance. Je vais voir ma famille à Suez et c’est sur ma route.
Je n’en ai pas cru un mot. S’il devait aller à Suez, Il serait passé par la route côtière et non par l’intérieur du
Sinaï
- Si c’est ta route, je te donne 100 Livres et c’est tout bénef pour toi.
- Bon, 120, donnes moi 120 et tu y es dans deux heures.
J’ai fait un rapide calcul. Cela faisait 70 Livres de plus que le minibus, mais d’un autre côté, en couchant ce soir à Sainte
Catherine, j’allais économiser sur mon budget Hôtel. La différence était trop minime pour ne pas sauter sur l’occasion.
La voiture était confortable : une Kia en bon état. J’ai pu profiter du paysage bien mieux que dans un bus. L’armé a
contrôlé mon passeport deux fois à des check points un peu flipants puisque nous étions tenus en joue par de grosses mitrailleuses. Le chauffeur pensait que la sécurité était importante et
n’avait pas de problèmes avec ça, ben moi non plus, alors.
Les Monts Sinaï sont en vue
Comme promis, j’étais à dix heures au village, mais trop tard pour envisager quoi que ce soit. Je me suis installé au Bédouin
Camp où je me suis renseigné pour trouver un guide obligatoire pour l’ascension du Mont Moïse. Il fait trop froid la nuit en ce moment pour le lever du soleil. De toute façon, je ne vois pas
pourquoi le coucher du soleil serait moins impressionnant. De plus, je préfère monter de jour pour voir le paysage. À mon humble avis, cette histoire de lever de soleil et une invention des Tours
Operators de Dahab pour faire plus de fric. Pour le guide, on m’a dit que j’en trouverai un sur place. Apparemment, le tarif est le même que l’on soit seul ou dix à monter : 110
Livres. Il va falloir que je me trouve des compagnons de grimpette. Le problème, c’est que ça ne se bouscule pas au Camp.
J’ai fait un tour dans le village, sans rien voir qui ressemble à un candidat à l’effort.
Le village de Sainte Catherine, 2 300 habitants
J’ai donc décidé de rentrer et de travailler tranquillement dans ma chambre. Je verrais bien demain.
Un mot tout de même sur la température un peu frisquette qui est de l’ordre de 7° au soleil. Par chance, pour la première
fois que je suis en Egypte, je dispose d’un chauffage dans la chambre. Il fonctionne très bien.
Le Camp Bédouin sert les repas dans un petit restaurant. Petit, ce n’est rien de le dire. Trois tables en tout séparées de la
cuisine par un comptoir. Cela fait très refuge de haute montagne. Évidemment, il y a la possibilité de manger dehors, mais là, faut être un peu maso.
Dans la cuisine, trois types sympathiques préparent la bouffe à la demande. Cela ne peut pas être plus frais. Bien sûr, c’est
un peu long, mais le spectacle est en prime.
Deux autres voyageurs ont mangé avec moi. Une Chinoise qui n’a pas levé les yeux de son guide touristique et un Anglais
barbus qui notait un tas de truc sur un petit carnet. Pour la conversation, ce n’était pas top. Parfois j’ai du mal à comprendre les gens. Qu’est ce qui est important dans ce cas-là ? C’est
de faire connaissance, non, ou je me goure ?
Le Camp Bédouin
Samedi 7 janvier
En me levant, j’ai regardé le ciel. Pas un nuage, pas un souffle de vent, c’était parfait pour une belle balade. J’ai
travaillé jusqu’à 9 heures en buvant beaucoup pour m’hydrater. Ensuite, j’ai pris un petit-déjeuner copieux, puis je suis allé acheter des barres chocolatées et des biscuits. J’ai mis ça dans mon
sac avec une grande bouteille d’eau, un pull supplémentaire, ma veste et une lampe électrique. Sur moi, je n’ai gardé qu’un tee shirt technique à manche longue et ma polaire. J’ai mis mes
chaussures de marche et je suis parti.
Le village de Sainte Catherine est au fond, dans la cuvette.
Le monastère, départ de la montée vers le Mont Moïse, se trouve à trois kilomètres du village, au bout d’une étroite vallée.
Cela m’a fait un petit échauffement.
Je n’apprendrai à personne que le Mont Moïse est une montagne sacrée. Elle est, pour les croyants, le lieu où Moïse reçu les
Tables de la Loi. La minuscule chapelle érigée sur son sommet culmine à 2260 mètres. Ce qui en fait le deuxième sommet du Sinaï, à peine battu par la Montagne Sainte Catherine qui lui fait face,
et ainsi appelée parce qu’elle y fut emportée par les anges après son martyr en Alexandrie.
Sur le parvis du monastère attendent les guides. Vous pensez bien qu’ils m’ont repéré de loin. Bien évidemment, ils ont
essayé de me convaincre de partir tout de suite, mais il était encore tôt et j’avais le temps d’attendre d’éventuels candidats qui pourraient en partager le prix. Toutefois, je savais que le
chemin n’était pas si difficile à suivre, aussi suis-je allé voir s’il ne me serait pas possible de me faufiler. Vous me connaissez, je n’aime pas trop ce qui est organisé et franchement, ça me
pompait un peu de me faire guider sur un chemin où j’aurai pu parfaitement me débrouiller tout seul. Seulement, l’armée veille ! Interdit mon gars !
J’ai donc un peu rongé mon frein en faisant comme sœur Anne. Je me suis dit, ok, une demi-heure et tu y vas. Et, juste comme
je prenais mon sac, une voiture est arrivée avec deux occupants. Un jeune couple dont la nana ressemblait furieusement à une belle fille Russe. J’en aurais mis ma main à couper. On s’est
rapidement mis d’accord tous les trois. Nous ferions la montée par le chemin le plus long et redescendrions par les 3000 marches qui mènent directement du sommet au Monastère.
Départ
Au début, le chemin était assez facile et nous avons pu parler. Ils étaient Russes, évidemment, habitaient Moscou bien
qu’originaire d’une autre ville. Mais, comme il était architecte spécialisé dans le dessin de buildings, le boulot se trouvait à Moscou. Mes premiers Russes étaient adorables et intéressants. Ils
m’ont appris au passage qu’il y avait une sorte de révolution qui couvait pour foutre Poutine dehors, car il voulait se représenter pour six ans et les Russes n’en voulaient pas. Il va truquer
les élections m’ont-ils dit et ça va mal se passer. Je leur ai dit que je n’en avais pas entendu parler mais que j’avais des excuses car je ne suivais pas l’actualité, mais ils m’ont affirmé que
Poutine s’efforçait de filtrer les infos. D’après eux, des vidéos sur des incidents commençaient à circuler sur Internet. Quelqu’un est-il au courant de ça ?
Le chemin a commencé à se faire plus pentu. De loin en loin, nous passions devant une sorte de cabane où un Bédouin proposait
du thé. Nous avons fait deux où trois haltes pour reprendre notre souffle car je trouvais que la vitesse de montée était assez rapide. Ces deux gamins tenaient la forme ou j’étais un peu
rouillé.
Avant, remarquez la cellule sur le pic.
Après
De temps à autre, notre guide nous montrait une cellule isolée à flanc de montagne où les moines montent pour se recueillir.
Ces cellules sont construites avec le granit du Sinaï et sont presque invisibles de loin. Un seul moine vit toute l’année dans une de ces cellules et ne redescend que pour les grandes fêtes
religieuses.
La cellule du moine solitaire. Il faut de bon yeux pour la voir.
Nous avons grimpé des lacets de plus en plus pentus jusqu’au moment où nous sommes arrivé aux pieds des 750 marches qui
assurent la partie finale de l’ascension. Ces marches sont faites de gros blocs inégaux et relativement hauts. Inutile de vous dire que l’effort est intense. Nous étions lessivés en arrivant au
sommet et, à l’heure où j’écris, j’ai des courbatures aux cuisses comme si je venais de grimper le Mont Ventoux à vélo sans entraînement.
1h 40 pour faire la grimpette alors que mon guide parle de trois heures. Je me disais bien que ça allait vite.
Au sommet, il ne faisait pas si froid que ça, mais j’ai tout de même enfilé ma veste parce que j’étais trempé. La vue était
magnifique. On pouvait voir la côte, le golfe d’Aqaba et même les montagnes d’Arabie. Il y avait là un petit groupe de militaires qui faisaient des photos débiles, et deux filles qui avaient dû
partir le matin. Sinon, quelques Bédouins qui vendaient des souvenirs : essentiellement des pierres et des cristaux trouvés sur la montagne. Ces Bédouins vivent dans de minuscules cabanes
pendant 20 jours avant d’êtres remplacés.Je ne voudrais pas être à leur place car, la nuit, les températures sont négatives. Nous avons bu un thé tout en contemplant le paysage. Et puis il a bien
fallu songer à redescendre.
Du sommet
La Chapelle
Autre cellule de moine, vous la voyez, au centre à gauche ?
Les Bédouins qui vivent au sommet
Le jardin d'Isaï sur le chemin du retour.
Jolie couple, non ?
Départ des 3000 marches pour la descente
Porte du goulet qui mène au Monastère.
Les 3000 marches ont été construites par les Moines
Monastère en vue.
Le chemin du retour était évidemment plus facile au niveau cardiaque, mais pour les cuisses et les articulations, c’était
assez éprouvant. En arrivant en bas, j’avais les tendons externes des genoux qui grinçaient sérieusement.
Mes amis Russes retournaient à Dahab le soir même et ont gentiment proposé de me déposer à mon hôtel. Nous nous sommes dit au
revoir comme de vieux amis alors que je ne me souviens même pas de leur nom. C’est la vie.
PS : contre toute attente, ils ont installé la wifi depuis peu au Camp Bédouin ! En plus, elle marche très bien.
Donc, je peux poster beaucoup de photos.
Dimanche 8 janvier
Sable givré !
Journée travail. Le Monastère était fermé encore aujourd’hui pour je ne sais quelle fête religieuse. En plus, il pèle comme
ce n’est pas possible. Il y avait du givre sur le sable ce matin. Je ne suis pas vraiment équipé pour les grands froids. Je n’ai pas mis le nez dehors à part pour les repas. J’en ai profité pour
faire des photos de mon restaurant privé puisque je suis seul aujourd’hui.
Je travaille dans mon lit comme Alexandre le bienheureux. Sauf qu’à la place des saucissons, du jambon de montagne et du kil
de rouge, j’ai tous mon fourbi sur la couverture : ordinateur, ipod, disque dur portable, casque, calculette, chargeur de batterie, guide, trousse de toilette, mouchoirs papier, vêtements,
étui à lunettes, biscuits, fruits, câbles en tout genre, un vrai bordel… Mais comme le lit fait deux mètres de large, je suis à mon aise. Je ne sais pas où ils trouvent des matelas aussi grands.
Le problème, c’est que vu la largeur du lit, les draps ne bordent pas sur les côtés. Il faudrait qu’ils pensent à les faire sur mesure.
Un seul truc marrant aujourd’hui. Quand le Muezzin s’est mis à chanter ce soir, très faux, encore une fois, un âne s’est mis
à braire tout ce qu’il savait juste à côté de ma chambre. Il n’avait pas l’air d’apprécier du tout et à couvert pendant un moment les haut-parleurs. Ça m’a bien fait marrer et je l’ai
remercié muettement.
Lundi 9 janvier
Comme je sortais du Camp Bédouin pour me rendre au Monastère, je suis tombé, nez à nez, sur mon guide du Mont Moïse. Il
descendait du village en tenant deux chameaux par une longe. Il se rendait aussi au Monastère et m’a proposé de m’y amener gratuitement. Je me suis dit que, parfois, il ne fallait pas refuser les
opportunités du hasard. Je n’étais encore jamais monté sur un chameau, c’était l’occasion ou jamais.
Allez, couché !
Alors, tu montes !
Traversée du village. On rattrape un chameau.
La vallée qui mène au Monastère.
Trois kilomètres ont été suffisants pour que je m’aperçoive que le dos d’un chameau n’était pas le confort cinq
étoiles. Ce ne sont pas tellement les mouvements qui sont désagréables, mais la selle qui n’a rien à voir avec celles qui sont utilisées sur les chevaux. Il doit falloir un bon moment avant de
s’y habituer. Le guide m’a montré la position Bédouine, en croisant une jambe, puis en la bloquant avec l’autre pied, mais, au bout d’un moment, les frottements sont douloureux. Et, puis, le
pommeau arrière est tellement près du dos que ce dernier tape chaque fois que le chameau fait un mouvement un peu plus brusque. En arrivant au Monastère, je n’étais pas fâché de descendre. J’ai
donné 20 Livres au guide pour sa gentillesse et j’ai avisé avec inquiétude l’enfilade de bus garés sur le parking. Ces bus viennent du Caire en tour organisé pour la journée. Ils ne restent sur
place que peu de temps. Il allait donc falloir que j’attende qu’ils déguerpissent. Heureusement, en entrant dans le Monastère – gratuit, c’est à souligner- je me suis aperçu que les groupes
n’étaient guidés que vers l’église, le musée des trésors, l’enceinte et le Buisson. Ils ignoraient tout le reste, probablement par manque de temps. C’est donc par là que j’ai
commencé.
Jardin
Jardin
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y a des parties autorisées et d’autres interdites au public. Des petits panneaux indiquent
les endroits où ne pas aller, comme les habitations des moines, par exemple. Or, comme je me promenais dans le haut des jardins, j’ai avisé, dans une zone désertée des touristes, une porte qui
donnait sur un tunnel. Il n’y avait aucune interdiction concernant ce passage, et je me suis demandé pourquoi personne ne l’empruntait. Peut-être n’avais-je pas vu un panneau placé un peu plus
bas. J’ai un peu hésité car, si je suis le premier à ne pas respecter certaines règles débiles, je n’avais pas envie de troubler la tranquillité de ces moines. Mais, bon, la curiosité a été la
plus forte et je me suis dit que je rebrousserais chemin si on me faisait une remarque.
Cette porte m'intrigue un peu.
J’ai suivi le tunnel avant d’arriver au pied d’un étroit escalier que j’ai grimpé. En haut de l’escalier se trouvait une
petite alcôve décorée d’un magnifique icône et pourvue de deux entrées. Une qui donnait sur une grande cours et l’autre sur la partie haute du Monastère.
Sainte Catherine veillant sur le Monastère
La cours supérieure
Porte de l'alcôve donnant sur la cours supérieure
Le seul endroit au monde où flotte encore le drapeau marqué de l'aigle à deux têtes
Le seul endroit en Egypte où les cloches sont autorisées à sonner
Système de levage de l'ascenseur extérieur
Ascenseur vue de l'intérieur
Ascenseur vue de l'extérieur
Passage d'accès aux habitations des 25 moines qui vivent au Monastère
Le Buisson Ardent où Dieu parla à Moïse est encore là
La plus vieille traduction de la Bible. IV ème siècle.
J’ai croisé un moine alors que j’observais le système de levage de l’ascenseur extérieur. Il s’est contenté de me faire un
signe de tête bien que, à mon avis, je n’aurai pas dû me trouver là.
Après ma visite solitaire de la partie haute, je suis redescendu pour aller voir l’église, le Musée et le Buisson. C’était un
peu plus tranquille et j’ai pu apprécier les chef-d’œuvres que renferme cette église byzantine vieille de 1 400 ans. En particulier une collection d’icônes unique au monde. Les photos sont
interdites dans l’église, aussi vous n’en verrez rien. Pour le reste, je vais me contenter de commenter les quelques photos jointes.
Monastère, vue générale. Manquent les jardins à droite.
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